Pertes de mémoire ou d'attention, maux de tête, transpiration excessive, ronflements et somnolence diurne sont les premières sonnettes d'alarme qui devraient nous faire soupçonner que nos huit heures de sommeil ne coïncident pas exactement avec un bon repos.
La recherche des causes est la première étape pour retrouver des nuits vraiment paisibles
Bien sûr, il suffit parfois d'un dîner mal digéré ou d'une journée de travail stressante pour que nous ne puissions littéralement pas fermer l'œil. Dans certains cas, cependant, le problème est beaucoup plus grave.
Il semble que plus de 4 hommes et 2 femmes, âgés de 30 à 60 ans, souffrent d'apnée obstructive du sommeil (AOS), qui se traduit par des interruptions répétées de la respiration. Cela a inévitablement des conséquences importantes pour la santé du patient.
Des études récentes ont en effet montré que le SAOS est un facteur de risque pour diverses maladies cérébro-cardiovasculaires, notamment les crises cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux, l'hypertension artérielle et les arythmies cardiaques. En outre, la somnolence et les trous d'attention peuvent avoir des répercussions importantes sur la sécurité au travail et au volant.
Il est donc important de reconnaître et de diagnostiquer ce trouble et d'en rechercher les causes, afin de mettre en place la thérapie la plus adaptée au patient.
Dans les cas les plus courants, les causes de l'apnée sont l'obésité ou le surpoids, ou des conformations cranio-faciales particulières qui réduisent la perméabilité des voies aériennes supérieures. Les événements apnéiques peuvent être favorisés par certaines conditions, comme l'abus de boissons alcoolisées, et la prise de certains médicaments, tels que les somnifères et les myorelaxants.
Des preuves scientifiques récentes ont montré une association entre les pathologies cervicales et l'apnée du sommeil.
Quand l'apnée du sommeil est causée par une pathologie cervicale
L'apnée du sommeil peut être définie comme une maladie multifactorielle, avec une variété de causes bien identifiées. Malheureusement, les pathologies liées à la colonne cervicale, en raison de sa proximité avec les voies aériennes supérieures, peuvent également entraîner les symptômes de cette affection.
Plus précisément, les troubles de la colonne cervicale susceptibles d'augmenter le risque de développer un syndrome d'apnée du sommeil sont les suivants :
L'ostéochondrome, une tumeur bénigne du squelette qui peut également se manifester par des douleurs cervicales.
Les ostéophytes, qui sont de petites éperons qui se développent sur les bords des os et qui, s'ils se forment le long de la colonne vertébrale, peuvent entraîner une compression des nerfs, provoquant ainsi de fortes douleurs.
Polyarthrite rhumatoïde du rachis cervical, c'est-à-dire de la première partie de la colonne vertébrale, qui se manifeste par une douleur continue, souvent très aiguë, dans le cou.
Fusions des vertèbres cervicales, causées par des pathologies spécifiques (par exemple, le syndrome de Klippel-Feil) ou générées par une intervention chirurgicale réalisée, suite à une lésion des disques intervertébraux.
En bref, selon certaines études, les maladies affectant la colonne vertébrale peuvent présenter de graves complications, allant parfois jusqu'à provoquer des apnées obstructives du sommeil. Cependant, il n'est pas toujours facile de les identifier avec certitude. Alors pourquoi ne pas commencer par le diagnostic de l'apnée pour ensuite déterminer ses causes ?
Comment diagnostiquer l'apnée obstructive du sommeil ?
Tout d'abord, le diagnostic est basé sur les symptômes rapportés soit par le patient, soit par son partenaire. Face à ces signaux d'alarme, le médecin peut décider de soumettre le patient à un test de diagnostic, la polysomnographie, qui est indispensable pour établir un diagnostic et évaluer la gravité du trouble. Il existe, en effet, différents types de techniques polysomnographiques, dont les caractéristiques permettent d'étudier différents troubles du sommeil.
La surveillance cardio-respiratoire nocturne (ou polygraphie dynamique ambulatoire) - enregistre l'activité respiratoire et cardiaque nocturne et constitue le test le plus largement utilisé pour évaluer la présence et la gravité éventuelle d'un trouble respiratoire du sommeil. Elle est généralement réalisée à domicile.
Polysomnographie complète (avec électroencéphalogramme, EEG) - enregistre l'EEG, l'activité respiratoire, cardiaque et musculaire pendant le sommeil. Il est indiqué en cas de suspicion d'apnée du sommeil où la surveillance cardio-respiratoire donne un résultat douteux ou pour évaluer d'autres troubles du sommeil (par exemple, insomnie, mouvements périodiques des membres inférieurs, manifestations motrices complexes dans le sommeil...). Elle peut être réalisée à domicile ou dans un laboratoire de médecine du sommeil, éventuellement à l'aide d'un enregistrement vidéo.
En bref, si votre sommeil n'est jamais vraiment réparateur, ce n'est peut-être pas toujours la faute du dîner trop copieux ou de cette anxiété qui ne laisse pas place à la tranquillité. Commençons par la recherche des vraies causes ! Et si l'apnée obstructive du sommeil est "à blâmer", il n'est pas rare que notre cou soit également impliqué.